« Michel Foucault et Gilles Deleuze: réflexions et influences sur la pensée du corps »
jeudi 06/06/13 à l’UFR STAPS de l’Université Claude Bernard-Lyon
Argumentaire
L’influence des travaux de Michel Foucault et de Gilles Deleuze sur la pensée du corps contemporaine n’est plus à démontrer. Parfois directe, revendiquée et assumée, la référence à leur œuvre est cependant le plus souvent implicite, voire inconsciente. Si Foucault et Deleuze n’ont par exemple marqué un intérêt explicite pour le sport que de façon occasionnelle, il n’en demeure pas moins que l’usage des concepts qu’ils développèrent est devenu commun dans ce champ de réflexion. Archéologie, épistémè, disciplines, micro-pouvoir, assujettissement, subjectivation, biopolitique, souci de soi, herméneutique du sujet, du côté de Foucault. Machines désirantes, corps sans organes, flux, territorialisation, déterritorialisation et re-territorialisation, désir, agencements, schizo-analyse, rhizomes, ségmentarité, du côté de Deleuze (et de Guattari, faudrait-il préciser). En France, le moment fondateur de l’intérêt pour les travaux de Foucault est sans doute l’interview donnée par ce dernier dans la revue Quel corps ? en 1975, dont les propos furent recueillis par certains de ceux qui allaient devenir les plus grands noms de la réflexion sur le corps contemporaine : Georges Vigarello, Jean-Marie Brohm, Daniel Denis. Puis, vinrent Le corps redressé de Georges Vigarello, L’archéologie de l’éducation physique au XXe siècle en France de Jacques Gleyse, qui ne cachèrent pas leur héritage foucaldien. La référence aux travaux de Deleuze est sans doute plus diffuse et moins exploitée, même s’il s’impose comme un point de passage obligé pour les questions traitant de la postmodernité, de la critique de la psychanalyse, du désir. Afin de faire un point sur les rapports entre les travaux de Foucault et de Deleuze et la réflexion sur le corps, les trois axes suivants seront privilégiés, sans que les interventions retenues ne s’y limitent pour autant :
1) Les emplois de Foucault et de Deleuze dans le champ de la réflexion sur le corps, aux différents plans du questionnement, de la construction des objets et de l’interprétation. Sont en effet à envisager autant la méthode des chercheurs, en ce qu’elle s’inscrirait, ou prétendrait s’inscrire, dans une attitude foucaldienne ou deleuzienne, que les concepts effectivement utilisés. À quelles conditions peut-on dire qu’un travail sur le corps est foucaldien ou deleuzien ?
2) Les influences, aussi bien explicites qu’implicites, à Foucault et à Deleuze, et à leurs concepts tels que ceux évoqués ici (ces énumérations étant, bien sûr, non exhaustives) et leurs usages : refoulement, orthodoxie, hétérodoxie, syncrétismes, ou même simplement adaptation des notions utilisées. De quelle(s) façon(s) les concepts foucaldiens et deleuziens peuvent-il être utilisés pour penser le corps et le sport ?
3) Le parcours conceptuel des textes fondateurs de la « French Theory » aux États-Unis, en particulier ceux de Foucault et de Deleuze, et leur retour en France dans le champ de la réflexion sur le corps par le prisme des usages constitués outre-Atlantique, et qui se diffusent cependant en Europe : queer studies, subaltern studies, post-colonial studies, notamment avec des figures telles que Judith Butler, David Halperin, Beatriz Preciado, Elsa Dorlin, Teresa de Lauretis. Comment tout ce « corpus » construit en partie sur les textes de Foucault et de Deleuze influence-t-il la réflexion sur le corps ? Comment d’autres références, caractérisant la pensée postmoderne et la déconstruction, telles que celles de Lyotard, de Derrida ou encore de Baudrillard, agissent-elles dans le champ de la pensée sur le corps et le sport ?
Programme
Cette journée aura lieu le jeudi 6 juin 2013, à l’UFR STAPS de l’Université Claude Bernard-Lyon 1. Celle-ci s’inscrit dans le cadre d’un séminaire commun organisé conjointement avec l’Université de Franche-Comté.
10h − Accueil. 10h15 − Ouverture. 10h30-12h30 – Première séance : Le corps au paroxysme. Philippe Liotard, MCU, Université Lyon 1, CRIS, « Corps, désirs et pouvoirs : Foucault et Deleuze en débat ». Jean-François Loudcher, MCU, Université de Franche-Comté, C3S, « Deleuze et la figure du surhomme dans le sport ». 12h30-14h − Pause. 14h-17h − Deuxième séance : Le corps hors-la-loi. Raphaël Verchère, ATER, Université Lyon 1, CRIS, « La résistance comme "catalyseur chimique" des relations de pouvoir : la triche sportive comme révélateur du "pouvoir de la norme" ». Andreas Wilmes, Doctorant, Université Paris 5, CERSES, « Pouvoir psychiatrique, histoire de la sexualité et meurtre en série ». Muriel Salle, MCU, Université Lyon 1, CRIS, « Foucault et les historiens du crime ». 17h − Clôture.
Informations pratiques
Date : jeudi 6 juin 2013, de 10h à 18h.
Lieu : Salle 7 (Bâtiment Sapin), UFR STAPS, Université Claude Bernard-Lyon 1,
27/29, boulevard du 11 Novembre 1918,
69100 Villeurbanne.
Contacts
Philippe Liotard − philippe.liotard@univ-lyon1.fr Raphaël Verchère − raphael.verchere@univ-lyon1.fr
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