martedì 18 settembre 2012

Du Gouvernement des vivants Cours au Collège de France (1979-1980) - Michel Foucault (Seuil, Fr, 25.10.2012)



Du Gouvernement des vivants
Cours au Collège de France (1979-1980)

Michel Foucault

Date de parution 25/10/2012
Hautes Etudes
320 pages

Du Gouvernement des vivants est un cours charnière. Prononcé au Collège de France au premier trimestre 1980, Michel Foucault y poursuit cette histoire des « régimes de vérité » qui traverse l’ensemble des cours du Collège de France, en y apportant une inflexion majeure : commencée dans le champ du juridique et du judiciaire, l’exploration s’était poursuivie dans le champ politique ? thématique des rapports pouvoir-savoir, puis de la gouvernementalité. Elle s’investit ici dans le champ des pratiques et des techniques de soi, domaine de l’éthique que Michel Foucault ne quittera plus.
« Comment se fait-il que dans la culture occidentale chrétienne, le gouvernement des hommes demande de la part de ceux qui sont dirigés en plus des actes d’obéissance et de soumission, des “actes de vérité” qui ont ceci de particulier que non seulement le sujet est requis de dire vrai, mais de dire vrai à propos de lui-même, de ses fautes, de ses désirs, de l’état de son âme ? » se demande Michel Foucault. Ce projet le conduit d’une relecture de l’Œdipe-roi de Sophocle à l’analyse des « actes de vérité » propres au christianisme primitif, à travers les pratiques du baptême, de la pénitence et de la direction de conscience. Michel Foucault choisit de s’intéresser aux actes par lesquels le croyant est conduit à manifester la vérité de ce qu’il est lui-même, en tant qu’être indéfiniment faillible. De l’expression publique de sa condition de pécheur, dans le rituel de la pénitence à la verbalisation minutieuse de ses pensées les plus intimes, dans l’examen de conscience, c’est l’organisation d’une économie pastorale centrée sur l’aveu que l’on voit se dessiner.
Du Gouvernement des vivants est la première des enquêtes, inédite, que Michel Foucault va mener dans le champ de l’éthique, autant dans les cours du Collège de France que dans les derniers volumes de l’Histoire de la sexualité.


« Hautes Études » est une collection des Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales, des Éditions Gallimard et des Éditions du Seuil.



    Présentation de l'éditeur  (from Amazon.fr website)

Prenant ses distances avec la problématique du pouvoir-savoir, développée dans les années 1970, Michel Foucault se propose d’étudier ici la question du gouvernement par la vérité. Nouveau déplacement à l’intérieur du champ de la « gouvernementalité » ouvert en 1978, la question n’est plus seulement de retracer l’essor, dans la culture occidentale, d’un art de « conduire la conduite » des hommes, mais d’examiner la façon dont se constitue le sujet dans le jeu du pouvoir et de la vérité. Comment se noue le rapport du sujet à l’obligation de dire vrai sur lui-même ? Ce projet conduit Michel Foucault d’une relecture de l’Œdipe-roi de Sophocle à l’analyse des « actes de vérité » propres au christianisme primitif, à travers les pratiques du baptême, de la pénitence et de la direction de conscience. Foucault choisit de s’intéresser aux actes par lesquels le croyant est conduit à manifester la vérité de ce qu’il est lui-même, en tant qu’être indéfiniment faillible. De l’expression publique de sa condition de pécheur, dans le rituel de la pénitence à la verbalisation minutieuse de ses pensées les plus intimes, dans l’examen de conscience, c’est l’organisation d’une économie pastorale centrée sur l’aveu que l’on voit se dessiner. Ce cours, lié au projet de l’Histoire de la sexualité, ne constitue pas seulement une étape essentielle, jusqu’à présent méconnue, de l’ « histoire du sujet » poursuivie par Foucault jusqu’à ses derniers travaux ; il révèle un visage insolite du philosophe, dans l’attention rigoureuse qu’il porte aux écrits des premiers Pères de l’Église.

Afin de mieux évaluer le nouveau livre de Foucault, on insère le texte de la présentation de la conférence de Paris ( 21-22 Juin 2012) click here on http://colloquefoucault.wordpress.com


Colloque international
MICHEL FOUCAULT
DU GOUVERNEMENT DES VIVANTS AU COURAGE DE LA VÉRITÉ

Parler du « dernier Foucault » est devenu depuis quelques temps à la mode. Mais à quoi correspond ce « dernier » Foucault ? La publication des cours au Collège de France des années 80 arrive à son terme. Le cours de 1981-82, L’herméneutique du sujet, avait été publié en 2001 ; mais c’est à partir de 2008 que l’on a assisté à une véritable « accumulation » de textes auparavant inédits, écrits et prononcés par Foucault pendant les cinq dernières années de sa vie. Le cours de 1982-83, Le gouvernement de soi et des autres, et celui de 1984, Le courage de la vérité, ont manifesté l’intérêt de Foucault pour la parrêsia, Socrate et les Cyniques anciens, intérêt que l’on connaissait déjà grâce aux séminaires de Berkeley de l’automne 1983 (parus en anglais en 2001, sous le titre deFearless Speech). Dans quelques mois, le cours de 1979-80, Du gouvernement des vivants, paraîtra à son tour – cours fondamental pour comprendre la trajectoire qui a mené Foucault de l’étude de la gouvernementalité néolibérale à l’étude des « régimes de vérité » caractéristiques du Christianisme des premiers siècles, puis de l’Antiquité classique et romaine. Le cours de 1980-81, Subjectivité et Vérité, sera également bientôt publié. D’ici 2013, par conséquent, l’ensemble de l’enseignement foucaldien des années 80 au Collège de France sera disponible, prêt à être exploré, interprété et utilisé par les chercheurs du monde entier.
Ce colloque se propose de relever le défi posé par cette accumulation de connaissances encore en cours. Mais loin de prétendre donner des « réponses » définitives, qui encadreraient le parcours foucaldien des années 80 dans des schémas préconstitués, il voudrait contribuer à l’ouverture d’un vaste champ de problématisations et de questionnements portant sur les particularités, les enjeux, les continuités et les discontinuités que l’on peut repérer dans la pensée du « dernier » Foucault. Il s’agira donc, en premier lieu, de réfléchir sur le « statut » de cette recherche foucaldienne qui s’est faite de manière orale, en se concrétisant assez peu dans les publications « officielles » du philosophe. Dans le sillage de cette réflexion, l’une des questions qu’il importe de prendre en compte est celle du rapport entre l’enseignement des cours et les textes publiés par Foucault lui-même pendant les années 80 – avant tout, bien sûr, les deux derniers volumes de l’Histoire de la sexualité, mais aussi certains articles particulièrement significatifs comme, par exemple, le célèbre essai sur les Lumières, où il est notamment question de l’ « ontologie critique de nous-mêmes »[1]. L’image du « dernier » Foucault comme d’un historien de la « sexualité » ancienne a déjà été mise en discussion ; mais quelle est exactement la relation qui lie ces deux séries de discours (enseignement oral/textes écrits) ? Dans quelle mesure les recherches que Foucault était en train de développer et d’exposer au Collège de France se retrouvent-elles dans les textes qu’il a publiés, et inversement ?
En second lieu, il s’agira d’interroger en tant que tel le développement de la pensée foucaldienne qui s’exprime dans les cours des années 80, et cela tant par rapport aux deux cours qui précèdent celui de 1979-80, que par rapport à un certain mouvement « circulaire » que l’on peut observer entre ce dernier et celui de 1984 – où Foucault parle à nouveau d’alèthurgie (un mot qu’il avait introduit au cours de la leçon du 9 janvier 1980), et où, à la fin de la dernière leçon, il déclare son intention de poursuivre, l’année à venir, « cette histoire des arts de vivre, de la philosophie comme forme de vie, de l’ascétisme dans son rapport à la vérité, justement, après la philosophie antique, dans le christianisme »[2]. Quelle image faut-il se faire, donc, de ces cours de Foucault des années 80 ? Quels sont les enjeux qui meuvent le philosophe tout au long de ces recherches ? Quelle genre de continuité est-il possible d’y mettre en lumière, et quels déplacements, quelles ruptures, quelles discontinuités ? Et, enfin, y avait-il un lien, et lequel, entre ces recherches apparemment « érudites » et l’actualité qui était celle de Foucault ? Et y en a-t-il un avec la nôtre ? Ce lien a-t-il à voir avec la volonté foucaldienne, témoignée clairement au Collège de France, d’explorer plusieurs modalités (anciennes) de l’insertion de l’éthique dans le politique ?
En troisième lieu, la question de l’actualité oblige à prendre en compte aussi les usages qui ont été et sont faits de la pensée du « dernier » Foucault, et en particulier de la pensée exprimée dans ses cours des années 80, au-delà du champ strictement « philosophique » et dans plusieurs champs disciplinaires différents (sociologie, ethnographie, histoire, etc.). En considérant l’importance toujours croissante de l’usage d’une série d’ « outils » foucaldiens dans les Cultural Studies, les Gender Studies et les Postcolonial Studies, ce colloque vise donc à s’interroger sur les usages (actuels et possibles), dans des champs divers, de la pensée foucaldienne des cours des années 80.




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