martedì 30 luglio 2013

The birth of a pastoral power


bookjacket

Through the Eye of a Needle:
Wealth, the Fall of Rome, and the Making of Christianity in the West, 350-550 AD
Peter Brown

Princeton University Press, 2012
(tr. it. Einaudi, autumn 2013)



Jesus taught his followers that it is easier for a camel to go through the eye of a needle than for a rich man to enter heaven. Yet by the fall of Rome, the church was becoming rich beyond measure. Through the Eye of a Needle is a sweeping intellectual and social history of the vexing problem of wealth in Christianity in the waning days of the Roman Empire, written by the world's foremost scholar of late antiquity.
Peter Brown examines the rise of the church through the lens of money and the challenges it posed to an institution that espoused the virtue of poverty and called avarice the root of all evil. Drawing on the writings of major Christian thinkers such as Augustine, Ambrose, and Jerome, Brown examines the controversies and changing attitudes toward money caused by the influx of new wealth into church coffers, and describes the spectacular acts of divestment by rich donors and their growing influence in an empire beset with crisis. He shows how the use of wealth for the care of the poor competed with older forms of philanthropy deeply rooted in the Roman world, and sheds light on the ordinary people who gave away their money in hopes of treasure in heaven.
Through the Eye of a Needle challenges the widely held notion that Christianity's growing wealth sapped Rome of its ability to resist the barbarian invasions, and offers a fresh perspective on the social history of the church in late antiquity.
Peter Brown is the Philip and Beulah Rollins Professor of History Emeritus at Princeton University. His many books include The World of Late AntiquityThe Rise of Western Christendom, and Augustine of Hippo.


TABLE OF CONTENTS:

List of Maps xv
List of Illustrations xvii
Preface xix
Part I Wealth, Christianity, and Giving at the End of an Ancient World 1
  • Chapter 1 Aurea aetas - Wealth in an Age of Gold 3
  • Chapter 2 Mediocritas - The Social Profile of the Latin Church, 312-ca. 370 31
  • Chapter 3 Amor civicus - Love of the city - Wealth and Its Uses in an Ancient World 53
  • Chapter 4 "Treasure in Heaven" - Wealth in the Christian Church 72
Part II An Age of Affluence 91
  • Chapter 5 Symmachus - Being Noble in Fourth-Century Rome 93
  • Chapter 6 Avidus civicae gratiae - Greedy for the good favor of the city - Symmachus and the People of Rome 110
  • Chapter 7 Ambrose and His People 120
  • Chapter 8 "Avarice, the Root of All Evil" - Ambrose and Northern Italy 135
  • Chapter 9 Augustine - Spes saeculi - Careerism, Patronage and Religious Bonding, 354-384 148
  • Chapter 10 From Milan to Hippo - Augustine and the Making of a Religious Community, 384-396 161
  • Chapter 11 "The Life in Common of a kind of Divine and Heavenly Republic" - Augustine on Public and Private in a Monastic Community 173
  • Chapter 12 Ista vero saecularia - Those things, indeed, of the world - Ausonius, Villas, and the Language of Wealth 185
  • Chapter 13 Ex opulentissimo divite - From being rich as rich can be Paulinus of Nola and the Renunciation of Wealth, 389-395 208
  • Chapter 14 Commercium spiritale The spiritual Exchange - Paulinus of Nola and the Poetry of Wealth, 395-408 224
  • Chapter 15 Propter magnificentiam urbis Romae - By reason of the magnificence of the city of Rome - The Roman Rich and their Clergy, from Constantine to Damasus, 312-384 241
  • Chapter 16 "To Sing the Lord's Song in a Strange Land" - Jerome in Rome, 382-385 259
  • Chapter 17 Between Rome and Jerusalem - Women, Patronage, and Learning, 385-412 273
Part III An Age of Crisis 289
  • Chapter 18 "The Eye of a Needle" and "The Treasure of the Soul" - Renunciation, Nobility, and the Sack of Rome, 405-413 291
  • Chapter 19 Tolle divitem - Take away the rich - The Pelagian Criticism of Wealth 308
  • Chapter 20 Augustine's Africa - People and Church 322
  • Chapter 21 "Dialogues with the Crowd" - The Rich, the People, and the City in the Sermons of Augustine 339
  • Chapter 22 Dimitte nobis debita nostra - Forgive us our sins - Augustine, Wealth, and Pelagianism, 411-417 359
  • Chapter 23 "Out of Africa" - Wealth, Power and the Churches, 415-430 369
  • Chapter 24 "Still at that Time a More Affluent Empire" - The Crisis of the West in the Fifth Century 385
Part IV Aftermaths 409
  • Chapter 25 Among the Saints - Marseilles, Arles and Lérins, 400-440 411
  • Chapter 26 Romana respublica vel iam mortua - With the empire now dead and gone - Salvian and His Gaul, 420-450 433
  • Chapter 27 Ob Italiae securitatem - For the security of Italy - Rome and Italy, ca. 430-ca. 530 454
Part V Toward Another World 479
  • Chapter 28 Patrimonia pauperum - Patrimonies of the poor - Wealth and Conflict in the Churches of the Sixth Century 481
  • Chapter 29 Servator fidei, patriaeque semper amator - Guardian of the Faith, and always lover of [his] homeland - Wealth and Piety in the Sixth Century 503
Conclusion 527
Abbreviations 531
Notes 533
Works Cited
  • Primary Sources 641
  • Secondary Sources 654
Index 719

Foucault inédit: la spiritualité politique @ revue rodéo 2



Vous l’aurez noté en couverture : ce deuxième numéro de rodéo recèle en ses pages un document exceptionnel… Cadeau infiniment précieux, dont nous pourrions dire, en prenant au mot une pensée qui élabore une philosophie de l’événement, que nous le devons à un « accident » de l’Histoire : rien, évidemment, ne destinait rodéo à devenir l’éditeur même ponctuel d’un texte de Michel Foucault !

Et pourtant, sous forme de puzzle :
A. la vie de l’un des rédacteurs de rodéo, la mienne, à cheval entre la France et le Liban ;
B. dix ans plus tôt, diverses rencontres beyrouthines à l’occasion d’une étude universitaire sur une revue libanaise (« une revue revue : L’Orient-Express », rodéo n°1) ;
B’. parmi ces rencontres, des amitiés qui se tissent, avec notamment un philosophe/poète/éditeur, Farès Sassine ;
C. une conversation quotidienne, à Beyrouth, à laquelle participait aussi l’artiste Laure de Selys, présente dans ce numéro de rodéo, au cours de laquelle Farès nous apprend, sans aucun effet d’annonce, qu’en août 1979, aux lendemains de la révolution iranienne, alors qu’il venait d’achever sa thèse de philosophie à la Sorbonne et gagnait sa vie d’étudiant en proposant des articles aux journaux arabes paraissant à Paris, il a interviewé Michel Foucault… Et que la K7 est chez lui, sans personne pour l’écouter depuis 33 ans ;
D-1. 2010-2011 : Foucault si loin si proche, déjà nous le cherchions, et notre lanterne avait pris la forme d’après-midis de lecture collective, à Lyon, qui réunissaient certains des futurs fondateurs de rodéo ;
D. Dernier élément du puzzle : rodéo bien sûr, revue naissante, dont le geste serait de précipiter ensemble des territoires hétérogènes de sensations et de pensées.

Cadeau infiniment précieux puisqu’il nous offrait – après que nous avons réussi à dompter les peurs liées à nos capacités éditoriales de jeune revue – la possibilité d’accomplir ce geste avec une puissance… inédite : faire cohabiter cette parole philosophique avec d’autres langages, artistiques, photographiques, scientifiques, littéraires, politiques, picturaux, etc., et par là composer et orchestrer des chocs entre des champs de réflexions et de pratiques parfois cantonnés en tant que « catégories » dans des espaces-temps séparés : jeunes chercheurs, photographes militants, plasticiens géologues, avocats musiciens, écrivains cinéastes, philosophes artistes, universitaires poètes… une revue-vecteur.

Un très chaleureux merci à Farès Sassine donc, pour nous avoir remis cette archive à la fois personnelle et historique, et pour nous avoir fait confiance sur les choix, les décisions délicates qu’implique la publication posthume de propos inédits d’un homme dont la renommée est immense et qui nous laisse en héritage une pensée polémique dans le double sens qu’elle continue d’abord d’accompagner aujourd’hui nombre de combats, nombre de travaux, nombre d’hommes et de femmes qui cherchent à traquer les failles sous les représentations trop ordonnées du monde, et aussi de susciter des passions, des interprétations contradictoires, parfois à la défaveur de son auteur, qui, à trop jouer avec le feu, se serait « compromis ».

Le reportage iranien de Michel Foucault est parmi les chantiers les plus controversés du philosophe généalogiste. Il appartient aux spécialistes de sa pensée de juger si cet entretien invite à réouvrir le débat sur la place que les « textes iraniens » de Foucault occupent dans son corpus philosophique ainsi que sur la pertinence et l’effectivité de la méthode et des analyses qu’il développe à l’occasion de son reportage en Iran.

À tout le moins, les propos que Foucault tient ici sur les modalités, intellectuelles, sensibles, historiques, de surgissement d’abord et d’appréhension ensuite de l’« événement », dessinent pour nous – qui avions déjà tenté, dans le premier numéro de rodéo, de nous saisir de la « révolution » tunisienne – comme des repères pour continuer de nous construire, en tant qu’individus politiques, au contact de l’actualité des pays arabes.

Si les « révolutions » de 2011 ont réouvert l’avenir – prometteur et/ou sanglant –, c’est notamment, en rendant effectives, pour ceux qui se sont soulevés, leur capacité à le faire, et pour ceux qui ont assisté à ce soulèvement, notre capacité à le voir, à y porter crédit sans soupçon, déjà entaché d’une idée de l’avenir.

Seconde actualité : l’islam bien sûr. Non pas la foi comme moteur cette fois, du moins cela n’a pas été une lecture majoritaire, mais l’islam comme « lieu d’accueil » des lendemains des soulèvements. L’ancrage de certains imaginaires dans la dystopie a entraîné… le regret des dictatures anciennes qui avaient le mérite de contenir l’islamisme… l’effroi devant certaines de ces sociétés tribales incapables de s’unifier dans un projet politique national et démocratique… la crédibilité redoublée du soi-disant oxymore islam - modernité…

Comment se donner les moyens de penser autre chose ? Une attention portée aux usages de l’islam, intimes et collectifs, individuels et publics, ne nous aiderait-elle pas à renouveler le regard porté sur cette religion, ou sur la religion quand elle se mêle de politique, ou sur les grandes distinctions dont la modernité a tracé les frontières ?

Le chantier de Michel Foucault sur la « spiritualité politique », qui est au cœur de l’entretien publié ici, est à ce titre une invitation à rebattre les cartes. Corps, décision, géographie, individu, pouvoir, révolte, singularité, soulèvement, spiritualité, surréalisme, volonté : ce sont les termes qui traversent l’ensemble de ce rodéo n°2, sans que les matières présentées ici en dehors du « dossier Foucault » n’aient cherché à s’y référer.

Que les sensibilités propres à chacune des propositions réciproquement s’éclairent, s’instruisent, s’embrasent, tel est le pari de ce rodéo.

sandra iché pour rodéo



domenica 28 luglio 2013

En signe d'hommage et solidarité à M.me Kyenge

"Au XX siècle il y a eu souvent des génocides et des persécutions ethniques. Je pense que, dans un avenir proche, ces problèmes et ces phénomènes se manifesterons de nouveau sous d'autres formes. Car, premièrement, ces dernières années, le nombre d'Etats dictatoriaux augmente plus qu'il ne baisse. Puisque l'expression politique est impossible dans leur pays et qu'ils n'ont pas la force nécessaire à la résistance, les hommes réprimés par la dictature choisiront d'échapper à l'enfer. Deuxièmement, dans les anciennes colonies, on a crée des Etats en respectant telles quelles les frontières de l'époque coloniale, si bien que des ethnies, des langues et des religions sont mêlées. Ce phénomène crée des tensions graves. Dans ces pays, des antagonismes au sein de la population risquent d'exploser et d'entrainer le déplacement massif de la population et l'effondrement de l'appareil d'Etat. Troisièmement, les puissances économiques développées qui avaient besoin de la main-d'oeuvre du tiers-monde et des pays en voie de développement ont fait venir des immigrés... Mais, aujourd'hui, les pays qui n'ont plus besoin de main-d'oeuvre en raison de l'évolution technologique cherchent à renvoyer ces émigrés. Tous ces problèmes entraînent celui des migrations de population, impliquant des centaines de milliers et des millions de personnes. Et les migrations de population deviennent nécessairement douloureuses et tragiques et ne peuvent que s'accompagner de morts et de meurtres..."

(Michel Foucault, "Le problème des réfugiés est un présage de la grande migration du XXI siècle"(1979), in Dits et écrits, Paris 1994, vol. III, p. 800)


giovedì 25 luglio 2013

When did Foucault lecture on Nietzsche?



Until recently, there were only two texts by Foucault explicitly on Nietzsche.
1. ‘Nietzsche, Freud, Marx’, Cahiers de Royaumont, VI, 1967, pp. 183-200. (The note in Dits et écrits says this was from a symposium at Royaumont in July 1964.)
2. ‘Nietzsche, la génealogie, l’histoire’, in Hommage à Jean Hyppolite, Paris: PUF, 1971, pp. 145-72.
Both texts are reprinted in Dits et écrits and appear, among other places, in volume 2 of Essential Works. There is also the discussion of Nietzsche in the first of the ‘Truth and Juridical Forms’ lectures given in Rio in May 1973 (in Dits et écrits and Essential Works, Volume 3).
Now, with the publication and translation of Lectures on the Will to Know, we have the text of a lecture from April 1971, given at McGill University. This lecture is given as an appendix to the course from the Collège de France, and stands in place of missing material. Part of the lecture of 16th December 1970 and the whole of the 23rd December 1970 lecture were on Nietzsche and are missing from the manuscript. The course editor Daniel Defert thinks this is because the pages were removed to be used as the basis for a lecture elsewhere. But not presumably the McGill lecture, which he says is only identifiable because of an additional page at the top, summarising key themes, written on hotel notepaper.
In his editorial material, Defert notes that Foucault lectured on Nietzsche at the University of Vincennes in the winter of 1969-70; then at SUNY Buffalo in March 1970, and then at McGill in April 1971. (In Buffalo Foucault also lectured on de Sade, lectures that are now published in La grande étrangère, on ‘What is an Author?’ and “the search for the absolute in Bouvard and Pécuchet”). Defert suggests that the outcome of these Nietzsche lectures “will be the long article: ‘Nietzsche, Genealogy, History’” (LWK 264/268).
Winter 1969-70 is late 1969 and early 1970, but in Dits et écrits Defert notes that Foucault gave a course on ‘Nietzsche and Genealogy’ in February 1969 – the previous academic year (Vol I, p. 34). He also notes that the tribute to Hyppolite, at the École Normale Supérieure, was held on 19th January 1969. This led to the Hommage à Jean Hyppolite volume, of which Foucault wrote the foreword (Dits et écrits text 67), and contributed a chapter, ‘Nietzsche, Genealogy, History’ (text 84). The ‘foreword’ was originally published in Revue de métaphysique et de moraleVol 74 No 2, 1969, pp. 131-6.
So, here are the three questions.
1. Did Foucault give two lecture courses at Vincennes, one in early 1969, and one in late 1969-early 70?
2. What was Foucault’s contribution to the 1969 Hyppolite tribute event? Was it ‘Nietzsche, Genealogy, History’, or the text that became the ‘foreword’, or something else?
3. For what lecture did Foucault remove the 16 and 23 December 1970 manuscript pages from the Collège de France course?
With the first question, it’s possible that there was only one course, or that it was repeated. With the second question, if he gave a lecture on Nietzsche at the event, then it pre-dates other known lectures, with the exception of ‘Nietzsche, Freud, Marx’, and so wasn’t the outcome of those other lectures, but their predecessor. If it wasn’t ‘Nietzsche, Genealogy, History’ when was that text written? For the third question, on the basis of what we currently know, it’s unclear but the most likely candidate is the 21 May 1973 lecture in Rio – because the SUNY Buffalo lectures preceded the Collège de France course; while the McGill one appears to be different.
Here’s what it means in terms of the chronology:
19 January 1969, tribute to Hyppolite at the École Normale Supérieure
February 1969, lecture course on Nietzsche at University of Vincennes – unpublished
Winter 1969-70, lecture course on Nietzsche at University of Vincennes – unpublished
March 1970, lecture on Nietzsche at SUNY Buffalo – unpublished
16 Dec 1970, part of lecture on Nietzsche, Collège de France – removed from ms., now missing, presumed lost
23 Dec 1970 lecture on Nietzsche, Collège de France - removed from ms., now missing, presumed lost
April 1971, Lecture at McGill – ‘How to think the history of truth with Nietzsche without relying on truth’ (in Lectures on the Will to Know)
? 1971 ‘Nietzsche, Genealogy, History’ published in Hyppolite volume.
21 May 1973, ‘Truth and Juridical Forms’ lectures in Rio begin – the first lecture is very close to the McGill lecture of April 1971 (and to the Collège de France lectures from December 1970?).
Any additional information, or corrections, would be appreciated.

From: http://progressivegeographies.com/

martedì 23 luglio 2013

Una lezione su Michel Foucault


Pier Aldo Rovatti

Quel poco di verità. Una lezione su Michel Foucault

A cura di  
R.
Kirchmayr 


Mimesi Edizioni 2013








Quel poco di verità. Michel Foucault e il coraggio della verità

Tra il 1982 e il 1984, nei suoi ultimi corsi al Collège de France, Michel Foucault mette sotto il fuoco dell'analisi la nozione di parresia, il "parlar franco", il "dire il vero" di fronte al potere, come una modalità differente di praticare la verità. Si tratta infatti di un esercitarsi alla verità legato a un particolare stile di vita e a una concezione non intellettualistica della filosofia. Esaminando le pratiche discorsive del cinismo antico, Foucault dipinge uno straordinario affresco filosofico e va alla ricerca di quelle risorse che ci possono offrire delle chiavi di lettura per comprendere il nesso tra il potere, il sapere e la verità che segna il nostro presente. Pier Aldo Rovatti, uno dei più attenti interpreti del pensiero di Foucault, ci porta al cuore dell'ultimo pensiero del filosofo francese, mostrando quali interrogativi lo avessero condotto a studiare la pratica della parresia e facendo emergere la decisiva posta in gioco politica della ricerca foucaultiana, ossia il rilancio dell'interrogazione sul rapporto tra vita e verità.


sabato 13 luglio 2013

La société punitive


Michel Foucault 

La société punitive

Cours au Collège de France 1972-1973 

Gallimard - Seuil 2013 

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Foucault prononce en 1973 un cours au Collège de France intitulé « La société punitive ». Ce cours, encore inédit, offre les premières grandes propositions théoriques de Foucault sur la naissance de la prison. Elles seront reprises, infléchies, reproblématisées dans Surveiller et Punir. Mais, en 1973, elles sont données avec une netteté conceptuelle et un tranchant polémique qu’elles ne retrouveront plus par la suite. Trois grandes notions sont définies : le « pénitentiaire », le « carcéral » et le « coercitif ». C’est le nouage de ces trois dimensions qui rend compte de l’invention de la prison (F. Gros, "Foucault et la société punitive", Pouvoirs n°135 - La Prison - novembre 2010, pp p.5-14)

Michel Foucault sur Descartes


Rue Descartes 2008/3Rachida Boubaker-Triki « Notes sur Michel Foucault à l'université de Tunis », Rue Descartes 3/2008 (n° 61), p. 111-113. Appendice
Plan détaillé du cours de Michel Foucault (1966-1967) à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines) sur Descartes

PARTIE I : LE DISCOURS DE LA MÉTHODE7

I – Le discours de la méthode et le début de l’Âge classique – Caractéristiques :8
1. Pouvoir monarchique centralisé et première forme de capitalisme commerçant9
2. Formes rationnelles de la pensée
  • Fondation d’une économie politique
  • Fondation d’une science de la nature
  • Fondation des formes de réflexion scientifique : ordre de la mathématique, de la physique, de la géométrie algébrique et de la dioptrique
  • Développement des domaines épistémologiques : histoire naturelle, analyse des phénomènes monétaires.
3. Mathématisation de la nature :
  • le sujet comme fondation des idéalités mathématiques.
  • Idée d’une connaissance objective du sujet
II – Le discours de la méthode dans l’œuvre de Descartes

A. Pas de position inaugurale mais index pointé sur les travaux faits ou à faire (lesRegulae, les Méditations, le Traité du monde ; Préface et substitut au Traité du monde(non publié par prudence après la condamnation du Galilée)11
B. Texte d’autobiographie philosophique : promotion de la vérité. Différemment du je des Méditations, le sujet du Discours est une mise en œuvre du cogito comme forme générale de toute pensée.12
III – Spécificité du Discours de la méthode :13
A. Rupture avec l‘édifice de la philosophie médiévale14
1. Le Discours de la méthodeinaugure le discours philosophique sous sa forme moderne : substitution du problème de la vérité au problème de l’être.15
2. Le problème de la vérité et du rapport du discours à la vérité
16B. La philosophie comme définition de la méthode par laquelle on peut atteindre cette vérité elle-même17
1. Le discours philosophique et les problèmes d’une connaissance méthodique vraie
  • Philosophie du sujet avec pour objet la conscience de la vérité, la représentation, l’idée, l’erreur, l’imagination, corps, âme, etc.
  • Philosophie comme fondement nécessaire pour toute connaissance vraie : autocréation de la philosophie par chaque discours philosophique.
C. Discours de la méthode, discours programme
  • Le travail scientifique et l’enchaînement rigoureux des évidences
  • Analyse des six parties du discours
  • Méthode plus mathématique que logique par la forme du raisonnement
  • Différence d’avec le projet encyclopédique du XVIe siècle par déplacement de l’universalité du contenu de la connaissance vers l’instrument de reconnaissance de la vérité.
IV – la « méthode » et les mathématiques18
A. Algèbre et géométrie : sciences faciles par opposition à celles du droit et de l’histoire
  • simplicité des mathématiques et lumière naturelle
  • Le principe de la méthode et la lumière naturelle
B. La méthode est un traité des mathématiques19
1. Le bon sens comme
  • Présence à l’esprit des idées innées
  • Possibilité de reconnaître comme vrai ce que nous saisissons sans intermédiaire
  • Méthode cartésienne non formaliste non apodictique
  • Connaître et définir l’ordre : une seule et même chose
  • Méthode algébrique
2. L’intuition et la déduction20
3. La mathématique et la connaissance géométrique de l’espace21
4. La Mathesis fondamentale comme méthode générale et totalisation de toutes les connaissances22
C. La morale provisoire23
1. Tradition, religion et intégralité de l’exercice de la liberté24
2. La morale provisoire comme condition de possibilité pour l’usage de la méthode.