FOUCAULT ET LA RENAISSANCE
COLLOQUE INTERNATIONAL
Toulouse, 14, 15 et 16 mars 2012.
Le présent colloque vise, dans une optique naturellement pluridisciplinaire, à convier littéraires, philosophes, historiens à penser le rapport de Michel Foucault à la Renaissance lequel, si l’on excepte des travaux épars (des articles de Tristan Dagron ou Ian Maclean, ou encore un ouvrage de Stephan Otto) n’a guère retenu l’attention des spécialistes jusqu’à présent.
Cette discrétion s’explique par la relative rareté des textes du philosophe sur la période, mis à part le chapitre « Stultifera navis » de l’Histoire de la folie à l’âge classique, le célèbre chapitre II des Mots et des choses, « La prose du monde », ou encore les développements autour de la « gouvernementalité » consacrés à Machiavel et la raison d’état dans le cours du collège de France « Sécurité, territoire, population ». Un premier axe de réflexion pourra cependant s’appuyer sur cette part émergée pour envisager, dans une perspective certainement critique, le rapport de Foucault aux auteurs qu’il cite, mais également aux domaines de savoir qu’il convoque, à la question de la folie, de l’homme, voire à ce qu’il élabore comme étant l’épistémè du temps.
La dernière piste ouvre un second espace de réflexion, qui consiste à interroger la conception de l’histoire et de l’historiographie foucaldienne, axée sur la rupture, la discontinuité et la dispersion, pour la situer en particulier par rapport aux historiens néo-kantiens de la Renaissance comme Cassirer. On pourra voir les limites de ce modèle, mais aussi en sonder la fécondité actuelle dans les travaux des spécialistes de l’histoire des idées et des formes au XVIe siècle.
Dans le prolongement enfin, on pourra proposer aux participants de définir ce que leur propre travail doit à l’œuvre de Foucault, ou d’en mettre en œuvre la dynamique et la productivité. La perspective invite aussi bien à réinvestir les écrits existant qu’à scruter les allusions ou les silences (lesquels seraient du reste à interroger), ou même à s’emparer d’ouvrages de Foucault qui ne traitent pas directement de la Renaissance pour voir ce qu’ils sont néanmoins susceptibles d’apporter à une enquête sur la période. Pour prendre un exemple simple, et à l’invitation de l’auteur lui-même, on a pu réfléchir ces dernières années aux avatars des « techniques de soi » dans la culture et la littérature humanistes.
Colloque organisé par le laboratoire PLH de l’Université de Toulouse-Le Mirail et l’Institut Universitaire de France, avec la collaboration du CERPHI et de l’UMR5037 (Lyon)
Comité scientifique :
Tristan Dagron, CNRS ENS de Lyon
Laurent Gerbier, Université de Tours-CESR
Olivier Guerrier, Université de Toulouse-Le Mirail
Didier Ottaviani, ENS de Lyon
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